Comment quitter son emploi avec la rupture conventionnelle

Cette fois, vous êtes déterminé. Vous souhaitez quitter cet emploi qui ne vous convient plus. Toutefois, vous ne souhaitez pas démissionner car les risques financiers sont trop grands : impossibilité de trouver un emploi dans l’immédiat, volonté de se mettre à son compte et devoir se passer de salaire pendant quelque temps, etc. Une option supplémentaire vous vient à l’esprit : la rupture conventionnelle.

La rupture conventionnelle vous permet de quitter l’emploi que vous occupez sans le risque toutefois de perdre des revenus réguliers. En effet, la rupture conventionnelle vous permettra de percevoir, en plus d’une indemnité spécifique de rupture conventionnelle, l’allocation chômage. Vous pouvez donc quitter l’emploi que vous fustigez sans prendre de risque et cela dans le cadre de la convention collective ccn.

Un obstacle toutefois : après avoir choisi la rupture conventionnelle comme mode de rupture de votre contrat de travail, il vous faudra la négocier avec votre employeur puisque l’essence même de la rupture conventionnelle repose sur le consentement réciproque du salarié et de l’employeur. Et pour cela, une seule option : la négociation ! A noter que la convention collective doit être conforme à la loi en vigueur.

PRENDRE LA NÉGOCIATION AU SÉRIEUX

C’est un étape fondamentale. Votre employeur n’a pas, a priori, d’intérêt à conclure avec vous une rupture conventionnelle qui l’obligera, en plus à se séparer de vos compétences, à vous verser une indemnité spécifique de rupture conventionnelle. Après tout, si vous souhaitez quitter votre entreprise, vous pouvez très bien démissionner !

L’intérêt est donc d’opter pour une négociation stratégique. Sans cette négociation, vous courez le risque de voir votre demande refusée, entraînant une démotivation progressive de votre part et éventuellement, à terme, votre démission.

Voici quelques conseils à suivre si vous souhaitez réussir votre rupture conventionnelle.

1) Ne pas imposer un ultimatum
L’ambiance ne vous convient plus, vous ne supportez plus la charge de travail, votre travail ne suscite plus le même intérêt qu’avant. Et vous souhaitez bien le montrer à votre employeur en lui suggérant qu’il n’y a pas d’autres alternatives qu’une rupture à l’amiable et que de toute manière, s’il n’acceptait pas votre demande, vous deviendrez soudainement nonchalant. Erreur !

S’il est évident qu’un employeur n’a aucun intérêt à garder un salarié qui souhaite changer de décor, cela ne change rien au fait que vous ne pouvez pas vous permettre de faire du chantage.

Négocier une rupture conventionnelle n’est pas un combat de coqs. La rupture conventionnelle sollicitée par le salarié qui souhaite quitter l’entreprise n’est pas un devoir de l’employeur. Il n’a pas l’obligation d’accepter. Une rupture à l’amiable doit être perçue comme une convergence d’intérêts communs.

L’ultimatum posé à votre employeur ne peut que créer un conflit nouveau ou amplifier un litige préexistant.

2) Ne pas parler de vos projets futurs
Il ne faudrait pas que vous laissiez l’impression à votre employeur que, de toute manière, il vous faudra quitter l’entreprise. Ce serait une lourde erreur stratégique.

Vous pouvez très bien envisager une rupture conventionnelle car vous souhaiter démarrer votre activité personnelle ou simplement changer d’entreprise tout en percevant l’indemnité de départ.

Mais votre employeur ne doit pas le savoir dans la mesure où il peut attendre de vous que vous démissionnez en cas de nécessité. Si vous montrez que votre projet est déterminé à l’avance et que votre départ est inéluctable, l’employeur pourrait imaginer que vous serez un jour amené à donner votre démission. Pour votre employeur, c’est une indemnité non négligeable dont il n’a pas à s’acquitter. Stratégiquement, il vaut mieux rester discret sur vos intentions, quitte à raconter des salades.

3) Présentez les avantages financiers d’une rupture à l’amiable
Ce point est essentiel. Vous êtes employé depuis plusieurs années et votre salaire est supérieur à celui que vous avez négocié lors de votre entrée dans l’entreprise.

C’est donc également dans l’intérêt de votre employeur de se séparer de vous en réembauchant derrière un salarié avec un salaire plus bas que le vôtre. À terme, donc, le versement d’une indemnité de départ sera forcément amortie par le coût d’une nouvelle main-d’oeuvre.

4) Ne soyez pas trop gourmand sur l’indemnité de départ
L’indemnité spécifique de rupture conventionnelle est obligatoire lorsque vous optez pour ce mode de rupture. Elle ne doit pas être inférieure à l’indemnité légale de licenciement.

Cette indemnité est également négociable à la hausse. Toutefois, il peut être curieux de vouloir quitter une entreprise en espérant obtenir, en plus, une indemnité plus conséquente que l’indemnité légale.

Il est donc préférable de se contenter de l’indemnité spécifique du rupture conventionnelle prévue dans les textes. Elle est égale à 1/5 de mois de salaire mensuel brut par année d’ancienneté pour les salariés ayant moins de 10 ans d’ancienneté. Pour plus d’informations, voir notre rubrique L’indemnité spécifique de rupture conventionnelle.

5) Préparez votre départ
Si vous souhaitez que votre employeur soit plus à l’aise avec l’idée de votre départ, suggérez-lui la possibilité de l’aider pour le recrutement de votre remplaçant.

Donnez-lui également le temps de procéder à ce recrutement. Une rupture conventionnelle met un mois pour être effective à partir de sa conclusion (15 jours de possibilité de rétractation + 15 jours pour l’homologation à la DIRECCTE). Vous pouvez prévoir un délai supplémentaire avec votre employeur en fonction du degré de difficulté pour trouver un candidat potentiel.

Conclusion
Bref, la rupture conventionnelle est quelque chose qui se prépare. Et la négociation est la clef. Ce sera à vous d’adapter cette négociation en fonction des habitudes de l’entreprise, du caractère de votre interlocuteur, de ses attentes, etc. Un seul impératif : être convaincant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *